Fibromyalgie: Comment vivre avec une maladie de la douleur
Un des plus grands défis de la douleur
chronique est de trouver des moyens pour pouvoir vivre avec les autres.
Parfois, il semble préférable et plus confortable de rester à la maison, où on
peut relaxer, s'occuper de nos malaises, faire les choses à notre gré, et
contrôler notre environnement.
Ceci nous libère d'être obligé
d'expliquer, de s'excuser, de paraître étrange, ou de se sentir coupable au
sujet de ce que l'on ne peut pas accomplir. On évite d'imposer nos corps
torturés à personne.
Cette fantaisie, toutefois, a des défectuosités majeures ! C'est
quoi avoir une vie ! D'habitude, vivre implique une variété de tâches,
des expériences sociales, et déplacements qui nous font quitter notre nid
comfortable qu'on essaie de construire, et nous mettre en contact avec le monde
extérieur. Qu'est-ce que signifierait de laisser tout tomber ? Sans
maladie chronique, très peu de nous considérerions une vie d'hermite
attrayante, même marginale. Maintenant, nous sommes attirés à trouver des
moyens de maintenir nos relations -- précieuses -- sans malaise excessif.
D'une poignée de main à un collègue nouveau ou à un long voyage pour
visiter la famille, nous sommes en constante lutte pour réduire le stress
physique sans ennnuyer les autres ou attirer de l'attention sur notre
maladie. Ces facteurs sont importants dans les interactions avec nos
connaissances aussi bien qu'avec les échanges quotidiens avec nos
proches. Trouver des moyens pour exprimer nos besoins spéciaux
nécessitent des négociations spécifiques à chaque situation.
La plupart des gens veulent qu'on s'occupe d'eux quand ils se sentent pas
bien. Les personnes avec des problèmes chroniques, toutefois, semblent
toujours en besoin. Cela peut être difficile pour tous ceux qui sont
impliqués. Cet article s'attaque sur la façon de différencier entre jouer
le rôle d'un martyr ou d'une sorcière -- voilà le défi.
Éliminer ce
qui n'est pas important
Première règle : éliminer toute activité
qui n'est pas importante pour vous et qui ne demande pas votre participation.
Malgré que nous sommes malades "tout le temps", il n'y a rien de mal
à dire non à des invitations pour des raisons de santé. Une "merci
pour l'invitation, mais je ne me sens pas assez bien" devrait
suffir. Les gens cancellent pour bien des raisons. La douleur
excessive et la fatigue
sont des raisons suffisantes !
Nous avons suffisamment de douleur sans en ajouter en faisant face à des
personnes ou des activités irritantes ? Diminuer les contacts avec des
individus qui vous drainent plutôt que d'ajouter du plaisir à votre vie.
Considérez-vous comme un Brahmin : utilisez votre énergie précieuse seulement
pour les tâches importantes. Gardez vos priorités. Quand possible,
éliminez la variété d'activités "je devrais..." et remplacez par la
variété "je veux..." Souvent il est mieux de rémunérer
quelqu'un pour des tâches fatiguantes comme l'entretien ménager et faire le
marché, pour être libres pour des activités plus satisfaisantes.
Limitez votre implication
Quand vous ne pouvez pas dire "non", limitez le temps
consacré à des tâches fatiguantes. Si vous devez assister à des
engagements sociaux ou reliés à votre travail, faites à ce que vous arrivez en
retard et partez tôt. L'évènement sera plus plaisant, et personne va s'en
apercevoir.
Arrivez préparé(e)
Pour les activités que nous choisssons faire, il y a des moyens pour les
rendre moins stressantes et plus agréables. Soyez toujours un bon
scout. Remplissez votre auto ou valise avec des articles de
confort. Médication additionnelle, des compresses pour la chaleur, des
oreillers, des sous-vêtements d'hiver, des boules ou bouchons pour les
oreilles, et des lunettes de soleil, tous pouvant être des vrais articles de
sauvetage. Une fois que vous déterminez ce qui est efficace pour vous,
gardez une liste prête à consulter lorsque vous vous préparez à sortir.
Pensez aux conditions de l'endroit qui vous attend. Quelle est la
température ? Est-ce que les sièges sont confortables ? Comment est
l'éclairage ? Appelez avant de partir pour vous informer de l'environnement et
si vous devez faire des arrangements.
Communiquer clairement
Pourquoi cela est-il si difficile ? Nous devons exprimer nos
besoins à d'autres de façon simple, directe et polie. Souvent les
gens qui nous sont proches veulent aider mais ne savent pas quoi faire.
Cependant, demander de l'aide n'est pas naturel. En demandant, nous
concédons la faiblesse et la dépendance. Alors le malaise physique n'est
pas le seul facteur dans une décision de rechercher de l'aide ou un traitement
spécial. Comme je le vois, non seulement nous souffrons de malaise
physique, mais nous pleurons pour les choses que nous ne pouvons plus faire, et
nous craignons d'être différents et d'attirer l'attention parce que nous
ne pouvons plus continuer avec les autres.
Pour ces raisons, on doit peser l'importance de demander de l'aide.
Dans certaines circonstances, "se faire passer pour normal" se
traduit par un certain degré de douleur. Cela dépend sur des choses comme
nos plans pour le reste de la journée, l'intimité de ceux qui sont à nos côtés,
leur disposition et connaissance de notre condition, et notre estimation
des répercussions.
Les préférences versus les besoins
Beaucoup de personnes ont des préférences puissantes. Avec nous,
cependant, nos "préférences" sont souvent des "besoins"
qui, si non comblés, nous coûtent cher. La douleur ou fatigue subitement
déclanchée est effrayante et parfois embarrassante, assez pour nous faire
penser que l'on aurait été mieux de demeurer à la maison.
Parce que plusieurs aspects des interactions quotidiennes crée des
difficultés additionnelles pour nous, il est complètement raisonnable d'essayer
d'influencer l'environnement pour mieux nous accommoder. Quand il s'agit
de douleur, nous n'avons pas juste à faire face à des
"préférences". Nous aurions probablement partagé les
préférences des autres (pour des longues marches, randonnées en décapotable, etc...)
si notre condition physique n'avait pas changé ces évènements joyeux pour des
souffrances.
Identification
de nos besoins
Sur un niveau pratique, sachez ce dont vous avez besoin -- le genre de
chaise, l'éclairage, la température, les périodes de repos, les niveaux de
bruit -- pour être le plus confortable. Cela rend les choses plus faciles
pour vous et ceux qui veulent vous donner un coup de main. Malgré que la
variété de choses qui nous affectent deviennent intuitives pour nous, ils
paraissent plutôt un étrange assortiment de facteurs pour les autres.
Aidez-les en étant très clair sur ce qui est le plus difficile et le plus
efficace pour vous. Soyez simple : "J'ai beaucoup de trouble avec
_____, ça serait super si vous pouviez _____. Est-ce que ça va être un
problème ?"
Sur-indentification (trop de sympathie)
Parfois nos proches ont la plus grande difficulté à faire face à nos
incapacités. Notre souffrance est pire sur ceux qui nous sont
chers. Pour eux, nos difficultés deviennent les leurs, parfois causant
des réactions psychosomatiques, ou compréhensives. En voulant partager
toutes nos expériences avec eux, pensez à l'effet que cela pourrait
avoir. Quelle serait votre réaction si votre partenaire ou enfant
souffrait constamment ? Comme nous souhaitons un répis de nos symptômes,
notre famille et nos amis ont besoin de ne pas y penser tout le temps.
Ceci ne signifie pas que nous devrions être des martyrs ; votre but doit être
de créer un équilibre entre partager nos problèmes et penser à d'autre
chose. Alors assurez-vous d'introduire des sujets de conversation
différents de votre maladie. La distraction peut être très
avantageuse.
Le rejet
Certaines personnes près de nous peuvent être réticents à offrir de
l'aide parce qu'ils ne veulent pas accepter que nous avons un "vrai
problème". Certains peuvent être sceptiques parce qu'il n'y a pas
d'indicateurs "objectifs" de notre maladie ; la communauté médicale
est quelque peu incrédule. Pour ces gens, l'éducation est la clé.
La littérature déborde sur plusieurs aspects de la fibromyalgie, des symptômes,
stratégies pour la combattre, et il y a de l'aide pour les familles et les
proches.
À cause de la grande variété de nos
symptômes et besoins, une approche est d'admettre que notre condition est
plutôt bizarre. En faisant une demande, vous pourrez dire, par exemple,
"je sais que ça peut paraître étrange, mais le bruit de votre auto avec la
vitre baissée me cause de la tension dans mes muscles ce qui me cause une
douleur intolérable".
Fibromyalgie: Comment vivre avec une maladie de la douleur
Reviewed by Admin
on
23:23
Rating:
No comments: